22-08-2024 SUISSE: Le canton de VAUD manque de chasseurs
Vaud: les effectifs de chasseurs sont trop faibles avec des conséquences sur la régulation de la faune .
Le nombre de chasseurs ne cesse de baisser en Suisse. Chaque canton perd en moyenne 10 chasseurs par année. Conséquence: les frais liés aux dégâts causés par certaines espèces explosent. Pour pallier ce problème, le canton de Vaud a notamment mis en place une formation accélérée.
C'est à quelques mètres du lac Lioson, dans les Alpes vaudoises, que les 94 nouveaux chasseurs du canton ont reçu leur diplôme ce week-end. Cette relève est plus que bienvenue alors que l'effectif de chasseurs est jugé trop faible par les autorités par rapport à la surface cantonale. "On manque aujourd'hui de chasseurs pour réguler notamment trois espèces qui génèrent des dégâts aux forêts et aux cultures: le sanglier, le cerf et le chevreuil", affirme Frédéric Hofmann, chef de la section Chasse, pêche et surveillance à l'Etat de Vaud.
Ce déséquilibre se ressent dans tous les cantons, et en particulier en terres vaudoises. Quelque 700 permis de chasse y sont comptabilisés cette année, pour une superficie cantonale de plus de 3000 km2. Il s'agit de la plus petite densité de chasseurs en Suisse romande, à l'exception de Genève où la chasse est interdite depuis 1974. A titre de comparaison, le canton de Fribourg dispose de davantage de chasseurs, pour un territoire près de trois fois plus petit. C'est le Valais et le Jura qui comptent la plus forte densité de chasseurs.
Une formation trop exigeante?
Quelles sont les conséquences de cette "pénurie" de chasseurs? "On a une augmentation des dégâts, en particulier dans les pâturages et les prairies, dans des zones qui sont souvent difficilement chassables, où on aurait besoin de suffisamment de chasseurs pour arriver à maintenir les effectifs d'espèces sauvages à un niveau correct", relève Frédéric Hofmann. Au final, les coûts liés à l'indemnisation des dégâts et à la prévention atteint plus de 1,3 million de francs cette année dans le canton de Vaud.
C'est important que les candidats au permis connaissent de A à Z ce que représente le rôle d'un chasseur
Raymond Bourguignon, responsable de la formation au sein de la FSVD
La baisse du nombre de chasseurs s'expliquerait en partie par une formation trop exigeante, qui implique plus de 70 heures de cours théoriques et pratiques avec un apprentissage minutieux des espèces animales. "Il y a peut-être 110 espèces d'oiseaux. Et dans certaines espèces comme les canards, les femelles se ressemblent toutes. Il faut donc arriver à les identifier avec des astuces", explique Elisabeth Holm, membre de la Fédération des sections vaudoises de la Diana (FSVD) depuis 2016.
Ces exigences décourageraient jusqu'à 10% des candidats chaque année. Une connaissance parfaite de la nature reste pourtant absolument nécessaire aux yeux du canton et des fédérations de chasseurs. "On a des citoyens des villes qui ne connaissent pas grand-chose à la nature et qui deviennent candidats chasseurs. C'est important qu'ils connaissent de A à Z ce que représente le rôle d'un chasseur", souligne Raymond Bourguignon, responsable de la commission "Formation et tirs" au sein de la FSVD.
Regain d'intérêt pour la chasse
La baisse du nombre de chasseurs tend toutefois à se stabiliser grâce notamment à l'introduction d'une formation accélérée qui dure entre 8 mois et une année. "On s'aperçoit que le nombre de candidats a sensiblement augmenté à la suite de la mise en place de cette solution en 2016", indique Christophe Branco. "En 2002-2003, on avait une vingtaine de candidats, contre plus de 60 par année à l'heure actuelle", précise le président de la formation des chasseurs vaudois.
Le canton de Vaud a par ailleurs décidé d'abaisser le prix du permis de chasse du sanglier, notamment. Grâce à ces mesures, les autorités espèrent pouvoir bénéficier d'au moins 300 chasseurs supplémentaires ces cinq prochaines années.
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