09-05-2023 Un partenariat fondé sur la nature - Chasseurs et Syndicat main dans la main

L'EPAGE Agout, Arbres&Paysages Tarnais, la Fédération Départementale des Chasseurs du Tarn (FDC81) et la Chambre d'Agriculture du Tarn (CA81) ont présenté les missions et quelques actions menées en faveur de la qualité du territoire, de sa biodiversité et de son paysage, auprès d'agriculteurs et élus du bassin versant. Les agriculteurs présents, dont Olivier Campos et Nicolas Cestrières se sont investis dans ces projets.

Le travail des dernières années dans la lutte contre l'érosion des sols a rapproché et fédéré les acteurs locaux sur les services rendus par la nature.
David Campo, directeur d'Arbres&Paysages Tarnais, a présenté la démarche menée en bordure de voierie à Lempaut. La reconquête de la haie par « simple » régénération naturelle avec ses nombreux avantages fonctionnels a demandé une très forte pédagogie face à l'idée du « tout propre ». Cette opération débutée il y a de nombreuses années pour le Conseil Départemental du Tarn, couvre une haie de 6 kms entre Lempaut et Blan.
Christophe DAVID, technicien de la FDC81, a poursuivi sur la gestion des talus routiers et l'intérêt des bordures enherbées qui peuvent accompagner la haie naturelle ou plantée.

Des mesures simples permettent d'éviter des effondrements dommageables aux collectivités et aux agriculteurs : la bande enherbée, la haie, l'entretien raisonné, un travail du sol différent de la parcelle. Cette animation regroupant tous les partenaires de la visite est en cours dans le Tarn et va être poursuivie sur notre territoire.
Nicolas Puigmal, chargé de mission de la FDC81, a enchainé sur la restauration de la mare de Bélesta (programme MIlieux LEntiques en OCcitanie : MILEOC). Un recensement des mares avec les sociétés de chasse sur l'ensemble du département a permis de programmer plusieurs projets depuis 2021. Les diagnostics et suivis de la flore et de la faune (insectes, amphibiens, oiseaux) sont réalisés en interne et les pièges photos renseignent sur les nombreux visiteurs nocturnes qui bénéficient de ces points d'eau vitaux.

Rachida Berrayah, technicienne de l'EPAGE Agout, explique quant à elle, les fonctionnalités d'un cours d'eau, milieu exutoire des ruissellements, particules et nutriments transportés. Une rivière en bonne santé, ce sont de multiples compartiments qui fonctionnent ensemble : la ripisylve, les zones humides, l'eau et les matériaux (graviers, galets etc.). Le chantier de recharge minérale avec 300 T de granulats dans le lit de la rivière est présenté au Pont de Lempaut. La création de 3 banquettes en 2021, vise à resserrer le lit, accélérer les écoulements, rafraîchir, décolmater et accueillir la vie aquatique.

Force est de constater que le colmatage des matériaux injectés s'accentue : le travail complémentaire sur l'érosion des sols est primordial pour la qualité des rivières.
La visite se poursuit sur la Commune de Poudis, en bordure d'un ruisseau planté et enherbé. La Fédération des Chasseurs du Tarn a proposé à Olivier Campos en 2021, un mélange mellifère pluriannuel pour sa bande enherbée (sainfoin, phacélie, mélilot, lotier, trèfle blanc, trèfle violet, trèfle blanc).

A proximité, en bordure du Sor, un essai de Silphie perfoliée sur 1 ha va débuter ce printemps chez Mr Campos, suivi par l'EPAGE Agout et la CA81. Cette plante destinée au fourrage ou à la méthanisation permet un couvert permanent (10 à 15 ans de vie), est mellifère en été, dense pour abriter la petite faune mais aussi pour ralentir les crues.

C'est chez Nicolas Cestrières, à Péchaudier, que se finalise le terrain avec :
- la présentation de David Campo sur la plantation des haies du Plan de Relance Haie : plus de 4 kms plantés chez Nicolas avec les partenaires mais aussi le Lycée agricole de Touscayrats et le Lycée forestier de Saint-Amans-Soult,
- la présentation de Yves Ferrié, technicien de la CA81, sur la Conservation des sols et l'importance des couverts d'inter-cultures.
Nicolas Cestrières, installé en agriculture biologique, couvre ses sols et diversifie ses cultures pour concilier activité économique et biodiversité. L'arbre pour ses parcelles est devenu évident dans le maintien du vivant dans ses champs et donc l'équilibre du cycle biologique. Ses choix de culture ont toujours été en lien avec la protection et la structure du sol : de l'ombrage par la couverture et des racines pour l'infiltration.
Il nous fait part de sa très grande inquiétude face à la pénurie de l'eau pour l'irrigation. Malgré ses bonnes pratiques pour protéger les sols et favoriser le stockage de l'eau, basées sur les solutions fondées sur la nature, le manque d'eau le mène cette année à implanter des cultures sèches (tournesol) qui ne couvrent pas et n'évaporent pas.
Selon lui, un territoire sans irrigation et donc sans l'évaporation qu'elle procure devient un désert. Il faut conserver l'eau dans les sols mais aussi dans des retenues de dimension raisonnable sous condition qu'elles soient aussi végétalisées et riches en biodiversité.