22-11-2021 L'animal et la mort. Chasses, modernité et crise du sauvage.
C'est le titre du livre de Charles Stépanoff, anthropologue, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et membre du Laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France, qui, contraint de rester en France à cause de la crise sanitaire, s'est intéressé à la pratique de la chasse.
Invité dans la matinale de France Inter le vendredi 19/11, le scientifique apporte des réponses argumentées sur le rapport des personnes à la chasse, alors que celle-ci connaît une montée d'opposition virulente depuis plusieurs semaines.
Dans son ouvrage, l'anthropologue écrit que la chasse est "un acte volontaire de confrontation de l'humain avec un animal sauvage capable de lui résister".
Il ajoute que beaucoup d'animaux sont tués dans des abattoirs mais "ce n'est pas de la chasse parce que le bétail ne peut pas s'enfuir, les conditions ne sont pas faites pour qu'il puisse se défendre alors qu'on applique la notion de chasse à des situations où l'animal est dans son milieu, a ses techniques, son intelligence qui lui permettent de faire face au prédateur humain".
Charles Stépanoff pointe également un paradoxe entre "la violence démultipliée, industrialisée" en France, avec "3,2 millions d'animaux tués par jour", et le "camouflage" de cette violence. "Il est possible de manger de la viande tous les jours, toute sa vie, sans jamais avoir tué un animal. C'est inconcevable dans les autres sociétés", explique-t-il.
La chasse est un point d'observation exceptionnel pour interroger nos rapports contradictoires au vivant en pleine crise écologique, ce livre apporte quelques éléments de réponse.
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A quelques semaines des fêtes de fin d'années, cet ouvrage est une très bonne idée de cadeau !
" L'animal et la mort. Chasses, modernité et crise du sauvage". Livre publié aux éditions la Découverte.
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