26-09-2022 Natura 2000, Bozouls, Pique prune et compagnie
Le site Natura 2000 « Vieux arbres de la haute vallée de l’Aveyron et des abords du causse Comtal » est dédié à la préservation des arbres vénérables, des prairies naturelles et des pelouses sèches. Il se compose de 3 noyaux distincts répartis sur 6 communes différentes pour une superficie de 1630 ha. La municipalité de Bozouls porte la responsabilité de la gestion de ce site.
Pour l’année 2022 l’animation a été confiée à Rural Concept et à la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Aveyron. Un site Natura 2000, ce n’est pas une mise sous cloche de la nature. Il ne s’agit pas non plus de sanctuariser l’arbre, mais bel et bien de considérer les vieux arbres comme des marqueurs du temps qui passe et des îlots de biodiversité. S’ils sont là, c’est qu’ils ont été préservés par ceux qui sont passés avant nous.
En effet, nombre de ces arbres sont des contemporains de Victor Hugo ou même de Balzac. Ils ont quitté la force de l’âge pour atteindre désormais des âges canoniques. Les raisons de leur conservation sont multiples, que ce soit pour l’ombre portée si importante pour le confort du bétail, ou bien pour faire de la feuille par temps de sécheresse ou bien encore pour marquer une limite parcellaire, un partage familial. Parfois même, on peut lire dans la présence de ces arbres monuments, les limites de domaines agricoles qui ont su conserver ces éléments fixes du paysage.
Il en ressort que ces arbres vétérans sont devenus de véritables complexes d’habitats à eux seuls. Ils hébergent notamment une faune tout à fait particulière à base d’insectes saproxylophages. Tout est dans le nom, ce sont des insectes mangeurs de bois mort. On citera le désormais célèbre pique prune qui a réussi à bloquer durant six ans le chantier de l’autoroute 28 entre Le Mans et Tours. Le Lucane Cerf-volant dont les mandibules du mâle impressionnent toujours autant, le grand capricorne qui est l’un de nos plus grands insectes et le si discret Taupin violacé.
À l’échelle de l’Europe tout entière, ces insectes sont des marqueurs des régions naturelles d’élevage. Des emblèmes du bocage et des agrosystèmes où la vache, la brebis n’ont pas disparu et/ou les remembrements n’ont pas tout détruit. Ces insectes ne sont pas les seuls, à profiter des vieux arbres. Ainsi chauves-souris et oiseaux profitent eux aussi de ces doyens qui ont traversé les siècles. Mais cela fera l’objet d’un prochain article.
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