15-06-2020 Pour que les perdreaux deviennent perdrix
La Fédération Départementale des Chasseurs de l’Aveyron continue son travail sur la perdrix rouge. Après avoir été parmi les premiers à expérimenter les perdrix « éduquées », élevées au plus proche de l’état sauvage et « entrainées » par des stimulus sonores et visuels à acquérir des réflexes de fuite face aux prédateurs, la Fédération poursuit son apprentissage. Aussi, après le sud Aveyron ce sont pour partie les communes de La Loubière, de Sébazac Concoures et de Bozouls qui vont être le théâtre d’aménagements et de lâchers.
La perdrix rouge est une espèce d’oiseau typique des zones agricoles ouvertes, des paysages bocagers et des agrosystèmes extensifs avec des cultures. Aussi, la Fédération en collaboration étroite avec les agriculteurs travaille à la création de nouveaux habitats (jachères florales, haies basses, cultures faunistiques, utilisation de la barre d’effarouchement au moment des fauches…).
Cependant, le message qui vient de nous arriver de Suisse n’a rien de rassurant. Le Canton de Genève qui s’enorgueillit d’avoir fait arrêter la chasse depuis des décennies vient de déclarer la perdrix grise (une « cousine » de la rouge) officiellement éteinte dans le pays. Au-delà du drame d’avoir laissé disparaitre cette espèce les raisons mises en avant pour expliquer la disparition de l’espèce laissent un goût amer dans la bouche des chasseurs. On ne tire pas sur une ambulance et chez nous aussi les perdrix vivent des heures très très compliquées, mais comment résister à l’envie de crier haut et fort : « Depuis le temps que l’on vous le dit, on vous avait prévenu…».
Interrogé sur le sujet, le Président de la Fédération Jean-Pierre Authier précise : « Pour expliquer l’extinction de l’espèce, nos amis suisses ont avancé la succession de conditions météorologiques défavorable, la trop faible surface habitable pour l’espèce et surtout, surtout, l’impact des prédateurs qui empêchent la perdrix grise de s’implanter ». Et de rajouter : « Attention, dites-vous bien que le budget de nos voisins suisses pour réimplanter la perdrix dépasse largement tout ce dont une Fédération Départementale des Chasseurs peut espérer disposer un jour ».
En effet, les Suisses ont véritablement mis les moyens pour sauver la perdrix grise : revalorisations du paysage, stations d’élevage, interdiction des déplacements dans certains chemins, obligation de tenir ses chiens en laisse dans la nature… Et voilà qu’aujourd’hui à l’issue d’un programme de sauvetage de l’espèce qui aura duré plus de 20 ans, nos amis suisses pointent du doigt la prédation et les pertes dues en particulier aux renards, mustélidés et corvidés.
Et recommandent maintenant le contrôle des prédateurs comme une mesure de soutien. On n’y résiste pas : « On vous l’avait bien dit ».
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