Retour aux actualités

02-12-2019 En Saint-Hubert à Castelmary

En Saint-Hubert à Castelmary

Qu’un chasseur lève les canons et préfère s’abstenir de tirer plutôt que de blesser, ce n’est pas nouveau. Qu’en bon gestionnaire il refuse de faire feu parce qu’il estime qu’il ne faut point trop prélever cela arrive aussi très souvent. Mais, là l’histoire est tout autre.

Il est environ 17 h 00, à Castelmary, le signal de fin de battue vient d’être donné et les chasseurs de la Diane du Lézert rentrent en direction de la maison de chasse. Sur le chemin du retour, ils aperçoivent un chevreuil qui avance tranquillement vers eux. Les chevreuils ne sont pas réputés pour avoir une excellente vision. Du moins les éléments immobiles n’éveillent en eux qu’une méfiance sommes toutes limitée. Cela, les chasseurs le savent bien. Aussi, ils attendent patiemment que le chevreuil arrive jusqu’à eux profitant de chaque instant d’un bonheur qui s’annonce de courte durée. Le chevreuil avance alors en direction d’un chasseur qui sourit intérieurement en songeant à la surprise qu’il va faire au chevreuil quand celui-ci va se rendre compte qu’il est à moins d’un mètre d’un homme. Mais le plus surpris des deux ne va pas être celui que l’on croit.

En effet, le chevreuil continue d’avancer et cherche visiblement le contact. Alors, le chasseur se risque à lui parler et tend la main en sa direction et là à sa grande surprise, le chevreuil ne s’enfuit pas, bien au contraire, il approche de la main tendue, la renifle et se laisse même caresser. La chose est totalement inédite. L’homme et l’animal, les yeux dans les yeux. Prenant la pose le temps que les collègues de chasse médusés immortalisent la scène en prenant plusieurs clichés. Mais comme les meilleurs moments ont une fin, notre chevreuil jugeant qu’il y avait décidément trop de paparazzi dans le bois prendra alors la fuite, laissant les chasseurs de la Diane du Lézert des étoiles plein les yeux et bien heureux de disposer de photographie pour attester de leur bonne aventure.

Il arrive souvent au printemps que les chevreuils quand ils se gavent de bourgeons d’arbres et d’arbustes gorgés de sucre se saoulent littéralement. Bonjour ivresse. Les chevreuils perdent alors toute méfiance et certains même ont parfois l’alcool mauvais. Mais là, en fin d’automne c’est une toute autre piste qu’il faut creuser. En effet, il parait plus évident qu’il s’agit là d’un chevreuil imprégné par l’homme, très certainement élevé au biberon et relâché dans la nature une fois devenu adulte et encombrant. Maintenant, il erre sans trop savoir qui il est et qui des hommes ou des chevreuils sont les siens. On ne le dira jamais assez, si la femelle chevreuil abandonne systématiquement ses petits quand elle sent poindre un danger, c’est pour mieux attirer la menace sur elle et pour pouvoir mieux revenir auprès de sa progéniture après avoir semé l’importun.

Aussi, ne ramassez jamais un petit faon, ce n’est pas lui rendre service. Quant à notre chevreuil, on ne peut que souhaiter qu’il s’ensauvagera très vite. En tous cas les chasseurs de la Diane du Lézert ne le tireront pas. Saint Hubert est passé par là…

undefined

Partager l'actualité