04-11-2019 Les tendeurs, en appelle aux élus
C’est un rendez-vous incontournable du début de la saison de chasse à la tendelle. Tous les ans, la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Aveyron réuni les tendeurs pour leur distribuer les carnets de prélèvement.
Pour l’occasion, la Fédération a diffusé le film « Love me tendelles » réalisé conjointement par la Fédération des Chasseurs de Lozère et de l’Aveyron. Puis Maxime Gaubert a ensuite présenté le bilan de la saison écoulée. Ce fut une saison qui ne restera pas dans les annales. Le mois de novembre autrefois propice à la capture, n’apporte plus son lot d’oiseaux alors que les mois de décembre et de janvier autorisent 90 % des captures. Fait nouveau, depuis quelques années, des oiseaux sont vu en nombre en février et surtout mars. « Nous n’avons pas vraiment d’explication à ce phénomène, c’est un constat certes empirique mais tout à fait factuel, nous observons surtout des oiseaux pendant la migration retour » précise Robert Lapeyre.
La projection du film a permis d’instaurer un débat nourri sur la problématique du droit de tendre. Ils sont un peu plus d’une centaine à être inscrits sur liste d’attente pour pouvoir perpétuer ce geste ancestral. « Tous les ans nous perdons des tendeurs, et nous voulons simplement pouvoir remplacer ceux qui arrêtent par de nouveaux venus. Il n’est point question d’augmenter le nombre d’autorisations, mais bel et bien de permettre à ceux qui le souhaite de pouvoir prendre la place d’un chasseur qui arrête » explique Robert Lapeyre.
Il y a là une attente forte en effet. Jean-Robert Evesque souligne que la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Aveyron a attiré l’attention des élus du département sur le fait que la chasse à la tendelle est inscrite au patrimoine culturel de l’UNESCO et que faute de pouvoir perpétuer cette tradition identitaire, nous allons perdre des gestes et un savoir-faire caussenard.
Les chasseurs à la tendelle se sont pourtant pliés à toutes les exigences du Ministère de l’Écologie, en disposant des cales et en ménageant une échappatoire pour les petites espèces. Il en résulte que la chasse à la tendelle est aujourd’hui la chasse la plus sélective qu’il soit. Elle n’autorise que de capturer des espèces gibier. Les éoliennes qui tuent sans distinctions des milliers d’oiseaux et de chauves-souris peuvent-elles en dire autant. C’est d’ailleurs assez paradoxal de voir l’acharnement de certains à chercher à nuire aux chasses traditionnelles alors qu’ils vivent eux-mêmes des études d’impact, des mesures compensatoires et des suivis de mortalité sous les éoliennes. La raison est simple. Les chasseurs à la tendelle ne passent pas commande d’études de plusieurs dizaines de milliers d’euros. C’est un vrai paradoxe, mais c’est pourtant vrai. Nos détracteurs, pour beaucoup, vivent de l’argent des études des projets éoliens. Pourtant, une chose est sûre les tendeurs aveyronnais et lozérien n’ont pas piégé de vautour, ni de faucon crécerellette, ni d’aigle de Bonelli et ils ne sont pas non plus responsables comme les éoliennes du barotraumatisme qui tue des chauves-souris. Oui, mais voilà nos détracteurs préfèrent les euros aux oiseaux.
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