28-06-2018 Inondations, une haie d’honneur pour la haie
Corridor écologique, lieu de reproduction, site de nourrissage ou de repos la haie est le dénominateur commun a l’immense majorité des espèces de faunes. Savez-vous cependant qu’elle est avant toute chose une création humaine ? Dense et épineuse, elle a d’abord servi à protéger les villages pour devenir plus tard clôture et assurer la séparation entre différentes parcelles agricoles et enclore les bêtes. Le bocage était né. À son apogée, à la fin du XIX° siècle, on compte alors autour de 2 millions de kilomètres de haies en France. L’intensification de l’agriculture, l’urbanisation et la multiplication des voiries verra selon les études la disparition de 40 à 60 % de nos haies et talus, ce qui équivaut peu ou prou à 740 000 km de haies arrachées.
La prise de conscience bien trop tardive de l’intérêt de protéger les haies est d’abord venue du rôle bénéfique de ces linéaires pour le maintien de la biodiversité. Aujourd’hui, avec la multiplication des phénomènes climatiques violents le rôle majeur de la haie dans le cycle de l’eau est mis en avant à plus d’un titre. C’est indéniable, en cas de crue, la haie fait office d’obstacle filtrant. Elle assure ainsi une diffusion du courant qui permet de diminuer la force érosive de l’eau. À l’échelle d’une vallée, l'effet cumulatif d’un réseau de haies dense autorise une diminution globale des débits de crue. On parle de « haies brise crue » ou « anti-ruissellement » si elles sont positionnées perpendiculairement à la pente ou en sommet de talus. Véritables peignes, elles bloquent également les éléments en suspension œuvrant ainsi à la réduction des quantités d’embâcles qui se forment contre les piles de ponts en aval. Les systèmes racinaires quant à eux facilitent l’infiltration de l’eau dans le sol et bloquent également les phénomènes érosifs évitant ainsi les coulées de boues et les effondrements de talus.
En participant à écrêter les pics de crues et en réduisent l’impact des inondations, les haies rendent des services écosystémiques, jouant à plein leur rôle d’infrastructure naturelle travaillant à titre gracieux pour la collectivité. Bien évidemment, la haie à elle seule ne peut pas tout. On ne doit pas exclure la responsabilité directe de l'artificialisation toujours plus importante des sols qui est indiscutablement un vecteur d’accélération des écoulements. Cependant, la haie, associée à un sol vivant et riche en vers de terre forment avec les parcelles agricoles en prairies naturelles un complexe qui joue un rôle de premier espace de stockage de l'eau.
La Fédération Départementale des Chasseurs de l’Aveyron aide à la plantation de haies au travers de l’association « Arbres Haies et Paysage d’Aveyron ». Depuis plus de 10 ans maintenant les chasseurs aveyronnais financent tous les ans la plantation de 10 kilomètres de haies. Et cela profite à tout le monde !
Aussi, si vous souhaitez planter des haies vous pouvez contacter la Fédération Départementale des chasseurs de l’Aveyron 0565735720 ou bien l’association « Arbres, Haies, Paysage » au 0565737923.
En l'absence d'arbres, les talus s'effondrent
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