22-12-2021 Oc'Coturnix - Programme régional d'amélioration des connaissances sur la Caille des blés

En cette fin d'année, l'ensemble des Fédérations des chasseurs qui participent au programme se sont réunies pour dresser le bilan des actions conduites en 2021.

Pour faire suite aux actions mises en place en 2020,  les Fédérations ont commencé par suivre les Cailles dès leur arrivée au printemps. Pour ce faire, 9 circuits de comptage au chant ont été répartis dans la région. Chaque circuit comporte 10 points d'écoute sur lesquels sont notées toutes les Cailles entendues, ainsi que la culture dans laquelle elles se trouvent. De mars à juillet, une centaine de comptages ont permis de contacter 755 cailles et de connaitre avec précision le milieu dans lequel elles se trouvaient.

En suivant, dès que les moissons ont été suffisamment avancées, les services techniques des Fédérations, aidés de nombreux chasseurs bénévoles, ont, sur les mêmes territoires, dénombré les compagnies de Cailles à l'aide de chien d'arrêt. 900 Cailles ont été observées et localisées dans les parcelles agricoles. Chaque parcelle était, chaque semaine, décrite pour suivre sa culture et son état.

Notre objectif est de mieux comprendre les exigences de la Caille pour ses habitats de reproduction afin de préconiser les meilleures pratiques agricoles permettant d'améliorer la capacité d'accueil des milieux pour cette espèce. Pour ce faire, nous nous sommes adjoint les services de Gaël ALEIX MATA, Docteur en biologie à l'Université de JAEN (Espagne). Ce dernier a analysé les données collectées en 2020 et 2021 avec la plus grande rigueur scientifique pour déterminer quels sont les types d'habitats les plus recherchés par les Cailles.

Sans surprise, les oiseaux fréquentent préférentiellement les parcelles en céréales à paille (blé, orge, ...) et ce dès leur arrivée sur notre sol au printemps. Elles vont y poursuivre leur cycle de reproduction : accouplement, nidification, couvaison et élevage des jeunes, ce qui nous amène à la période des moissons. Cette année, les conditions climatiques plus humides ont eu deux conséquences très bénéfiques à l'espèce. Les moissons ayant débutées plus tardivement, un plus grand nombre d'oisillons ont eu le temps de se développer suffisamment pour être en capacité d'échapper aux prédateurs avant que les blés ne soient récoltés, profitant pleinement de ce couvert. Ensuite, toujours grâce à l'humidité plus importante, les chaumes de céréales ont été bien plus accueillants avec la présence de repousses et d'autres végétaux. Ce « nouveau couvert », après moisson, permet d'offrir aux Cailles des espaces où elles continuent à se nourrir et se protéger des prédateurs.

Répartition des Cailles en fonction de l'état des parcelles agricoles (Mas d'Auvignon – 32)

La compilation des résultats des deux années confirme, sans laisser de doutes, que le maintien des chaumes de céréales d’une hauteur minimum de 25 cm et dans lesquels un couvert végétal se développe après les moissons est l’action qui contribue le mieux à la conservation de l’état des populations de Cailles des blés !

Conscients que ces pratiques agricoles peuvent induire des contraintes aux producteurs de céréales, nous développons des accompagnements auprès des exploitants agricoles afin de leur proposer des solutions adaptées à ces contraintes. A ce titre, de nombreux essais sont conduits pour permettre une gestion appropriée de la période d’interculture par la présence d’une végétation favorable à la Caille, et à un grand nombre d’autres espèces d’oiseaux, tout en limitant le risque de développement trop important d’adventices et en permettant de respecter, à moindre coût, les exigences de la Directive Nitrates.

 La Caille des blés est, comme son nom l’indique, très largement tributaire de la culture des céréales d’hiver. Une adaptation légère des pratiques agricoles visant à maintenir jusqu’à la fin de l’été un couvert végétal, spontané ou semé, qui se développera dans les chaumes de céréales aura un impact très significatif sur les populations de Cailles.