10-09-2021 C'est la rentrée des chasses !
Ouverture de la Chasse 2021
Dès dimanche, ceux sont environ 130 000 pratiquants en Occitanie qui vont pouvoir reprendre et s'adonner à leur loisir chasse auprès des autres usagers randonneurs, « champignonneurs », contemplateurs de nature, qui vivent également leur passion nature toute l'année.
Tout a déjà été dit en matière de recommandations sur les bonnes pratiques de chasse, le message est clair et nos fédérations font systématiquement les rappels nécessaires en sus des formations auprès de leurs adhérents pour que ce loisir reste un plaisir sécurisé et maîtrisé, de la sortie de chasse à l'assiette.
Les non-pratiquants curieux de s'informer sur nos pratiques de chasse sont invités à venir participer à une journée "Un dimanche à la chasse" organisée en octobre.
Par ailleurs, le sujet de la sécurité reste une priorité pour nos fédérations qui en application de la loi chasse du 24 juillet 2019, initient dès cette saison, la formation décennale. Tout pratiquant devra dans les 10 prochaines années avoir suivi et validée cette formation.
Bonne nouvelle, la tendance générale à l'augmentation du nombre d'inscriptions à la formation du permis de chasser se confirme, entre 10 à 20 % . Un impact l'an passé lié au COVID a cependant été constaté, du fait du report de sessions de formation ou d'examen. La chasse deviendrait-elle tendance, à l'heure du retour au "consommons local», tant en loisir qu'en gastronomie ?
Les ongulés de forêt et de plaine (cerf et chevreuil) seront bien au rendez-vous cette année. La contrée occitane est accueillante et profitable aux animaux coiffés et cornus ! Globalement les plans de chasse sont en augmentation dans la région. Les isards, chamois, mouflons et daims, se maintiennent également bien dans nos montagnes, massifs et gorges. Le cerf continue sa progression maîtrisée en terres gersoises. Une étude rendue à la Direction Régionale de l'Agriculture, de l'Alimentation et de la Forêt, établit une moyenne de 1 grand cervidé chassé pour 100h, avec de grandes disparités régionales, entre une zone littorale où le cerf est absent, et les populations florissantes des Pyrénées et du Massif Central (projet MACERVUS). A noter également, l'étude en cours sur les potentialités d'un territoire limitrophe entre le Gard, le Tarn et l'Aveyron pour le chamois, dont quelques individus sont observés ces dernières années.
Plus spécifiquement, concernant Sus scrofa (ou sanglier pour les intimes), les situations sont variables entre départements et au sein même des départements, avec des secteurs où les dégâts sont maitrisés, voir en baisse et d'autres où, malgré les efforts consentis par les chasseurs, la combinaison des éléments météorologiques et l'appétence de culture VS ressources naturelles, sont une recette explosive ! Aucune inquiétude, le sanglier sera bien présent pour le plaisir de tous nos pratiquants aux chiens courants, qui ont pour certain déjà affuté leurs truffes depuis le 15 août malgré les conditions de sécheresse et à la grande satisfaction des agriculteurs à l'affût de dégâts sur leurs parcelles ! N'en déplaise à Obélix, les sangliers restent plus nombreux que les chasseurs occitans! Le tableau régional frôle les 160 000 sangliers déclarés (registre de battues). Il reste également un sujet préoccupant pour les gestionnaires d'infrastructures de transports auprès desquels nous travaillons pour identifier et sécuriser des zones de passages tant pour maintenir les corridors de la faune sauvage, que la prévention des collisions (projets VIAFAUNA et Oc Sanglier).
En matière de petit gibier, le roi des plaines et coteaux ne fera pas défaut ! Les observations du lièvre en sortie d'hiver lors des opérations de dénombrements réalisées par les techniciens des fédérations avec les chasseurs locaux, offrent de belles promesses de chasse.Pour la perdrix rouge, emblématique d'Occitanie, le printemps chaotique a été dommageable pour la reproduction (comme pour le grand tétras). Les résultats sont un peu meilleurs là où les chasseurs s'emploient à mettre en place des plans de gestion et travaillent de concert depuis quelques années avec des agriculteurs pour permettre à cet oiseau de trouver des zones refuges dans son habitat.Par contre, de nouveaux épisodes épidémiologiques fulgurants, nous laissent sceptiques localement sur des populations de lapin, pour lequel nous éprouvons des difficultés à conduire des programmes de gestion, tant il reste mal-aimé par certains exploitants agricoles. A contrario, des chasseurs investis dans l'implantation de populations de faisans sauvages, au prix de quelques années sans prélèvement et de préconisations de bonnes pratiques agricoles, se verront récompensés pour une belle saison en perspective.
Il en sera de même pour les voyageurs au cou court et long cou qui trouvent halte migratoire ou zone d'hivernage dans notre région. Les étangs et zones littorales restent des lieux privilégiés de chasse.
La saison de chasse à la caille a débuté et comme tout, là où on conserve son habitat (des chaumes ou des couverts), elle est au rendez-vous cette année ! Depuis un an, six départements sont investis avec un réseau de chasseurs volontaires dans un programme régional de suivi de ce bel oiseau, avec l'appui de l'Office Français de la Biodiversité et de la Fédération Nationale.
La palombe de plus en plus présente en période de reproduction dans notre région (effet du changement climatique ?), était bien présente la saison passée, mais les restrictions sanitaires COVID et localement grippe aviaire ont rendu sa chasse très sporadique ! Les paloumayres seront en place cette année pour retrouver la « demoiselle bleue ».
Par contre, pour la tourterelle des bois, pas de quota cette année ! Ces atermoiements de notre ministère sur ce sujet et bien d'autres encore suscitent interrogation, voir incompréhension et manifestation! La chasse est ancrée dans nos territoires ruraux, elle a su s'adapter aux évolutions de la société et tenir compte des questions ou attentes de nos contemporains, mais elle ne peut rester sans réagir face à une mouvance « anti-tout » pernicieuse, qui dicte ce qui est bien et mal en matière de mode de vie, d'alimentation, de loisirs récréatifs ... N'y-at-il pas, pour notre ministre des sujets bien plus préoccupants pour notre avenir commun sur la planète que les quelques chasseurs à la matole ou aux tendelles du sud-ouest et autres chasses traditionnelles ? Ridicule mais suffisant pour l'expression d'un ras le bol collectif des ruraux le 18 septembre prochain face à cette mascarade politico-juridique. Ce sera l'évènement de la rentrée des chasses, pour la sauvegarde du patrimoine rural !
La saison que nous espérons belle et riche en émotions sera également l'aboutissement de nombreux projets initiés par les fédérations avec les chasseurs et leurs partenaires, dans divers territoires de la région, grâce notamment à l'appui de la Région Occitanie avec l'intervention de notre nouveau délégué M.Max ALLIES auprès de Mme Carole DELGA, avec l'appui de notre Fédération Nationale et de l'Office Français de la Biodiversité pour des actions en faveur de la biodiversité soutenues dans le cadre de l'éco contribution. Nous poursuivrons notre communication tout au long de l'année sur ces projets, car la chasse c'est aussi ça : conserver des espaces favorables au développement des espèces en harmonie avec nos pratiques et usages sur nos territoires !
Serge CASTERAN –Président de la Fédération Régionale des Chasseurs d'Occitanie
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